Le portrait de Dorian Gray

Auteur: Oscar Wilde
Titre original: The picture of Dorian Gray
Edition: Penguin Books
Année: 1891
Pages: 242
Genre: Classique

J’ai lu le portrait de Dorian Gray en lecture commune avec Estelle à l’occasion du challenge un très grand week-end. Ce livre est ma première rencontre avec Oscar Wilde et je n’ai pas été déçue.

9780141192642

Dès les premières pages, j’aurai été conquise par la plume d’Oscar Wilde. Il écrit avec beaucoup d’humour et de cynisme et soulève des interrogations intéressantes. Oscar Wilde se sert principalement d’un de ses personnage, Lord Henry, pour exprimer ses idées et envoyer ses petites piques sournoises.

« There is one thing in the world that is worse than being talked about, and that is not being talked about. « 

« Like all people who try to exhaust a subject, he exhausted his listeners. »

Tout au long du livre nous allons suivre essentiellement trois personnages: Dorian Gray, jeune homme d’une grande beauté, Basil, le peintre du fameux portrait en admiration face à la beauté de Dorian et Lord Henry, personnage cynique qui aime jouer avec les mots et voit en Dorian Gray une âme à façonner. Ces trois hommes sont liés par leur amitié et leur fascination pour l’esthétique et l’art.

Dorian Gray nous apparait au début du livre comme un enfant naïf, pur et innocent. C’est à ce moment que Basil va peindre le portrait représentant la pureté de son visage et la bonté du jeune homme. Puis vient la rencontre avec Lord Henry dans un deuxième chapitre particulièrement intéressant et qui va traiter principalement de l’influence qu’une personne peut avoir sur une autre.  Encore une fois j’ai apprécié les questionnements que soulèvent la plume de Wilde. Est-ce que l’influence est toujours néfaste? J’ai des fois l’impression qu’il fait exprès de pousser ses pensées un peu trop loin, qu’il provoque le lecteur avec ses reflexions cyniques et pas tout le temps morales. Comme s’il avait pour but de nous faire réagir de manière forte à ses déclaration afin de mieux pouvoir réfléchir aux problèmes qu’il soulève. – Mais je m’égare peut être un peu. 🙂
Ce chapitre est un tournant dans l’évolution de Dorian Gray, Lord Henry, agissant un peu comme le malin, va influencer le jeune homme (ou révéler sa vraie personnalité?) en lui parlant de beauté, d’art et de vice.

« The only way to get rid of temptation is to yield to it.« 

C’est aussi à la fin de ce chapitre que Dorian Gray va faire le voeux de ne jamais vieillir et que ce soit le portrait qui vieillisse à sa place.

Le personnage de Dorian Gray – bien qu’agaçant – est assez fascinant. Il a de bons sentiments, se fait influencer et plonge du mauvais coté. Il va ensuite pousser le vice à l’extrême, il va explorer et expérimenter tous les aspects de la vie. Il a quand même périodiquement des petites remises en questions. La confrontation entre le bien et le mal est une thématique assez présente dans ce roman.

J’ai énormément aimé la fin de l’histoire, je sais qu’Estelle l’avait imaginée différente, mais pour ma part j’ai trouvé qu’elle tombait juste. Je n’ai pas envie de m’étendre trop sur le sujet (histoire de vous laisser un peu de suspense!) mais j’ai trouvé que c’était une très bonne conclusion.

J’ai assez vite compris pourquoi ce livre avait choqué à sa sortie. Oscar Wilde a un discours très provocateur sur le mariage et la fidélité qui ont du faire scandale à l’époque.
Il est aussi un brin misogyne le coquin. J’ai trouvé très peu de caractères féminins intéressants intellectuellement parlant. Cela dit ses reflexions misogynes m’auront plus fait rire qu’autre chose.

« Women are decorative sex. They never have anything to say, but they say it charmingly. »

Un des points qui m’a beaucoup intéressé pendant ma lecture est toutes les reflexion sur l’art. Oscar Wilde nous offre d’ailleurs une très jolie preface où il nous donne son avis sur l’art au sens général. Il explique que celui-ci ne doit pas avoir de barrières ni de censures, que tout peut être exprimé et doit être exprimé si telle est la volonté de son artiste. J’ai trouvé que cette préface avait encore plus de sens après avoir fini ma lecture. En effet, certaines des phrases d’Oscar Wilde m’auront surprises, choquées ou laissées un peu interdite. Mais finalement tout cela ne revient-il pas à cette liberté d’expression qu’il mentionne au début de son livre? Voici donc notre cher Oscar tout pardonné! 🙂

Pour continuer sur le chapitre de l’art, à un moment du livre, un des protagonistes s’exprime comme ceci: « We live in an age when men treat art as if it were meant to be a form of autobiography. We have lost the abstract sense of beauty. » Cette citation m’a marquée car je me pose des fois cette même question en regardant les artistes actuels.

Vous l’aurez compris au nombres de citations que j’aurai réussi à placer dans mon article que j’ai énormément aimé le style de l’auteur. Mais j’ai aussi trouvé quelques longueurs à ma lecture. (Je pense particulièrement à un long chapitre qui nous aura mis, ma binômette et moi, à rude épreuve. N’est-ce pas Estelle?).

Je voulais aussi faire une petite apartée sur le titre anglais que je trouve admirablement bien choisi (The Picture of Dorian Gray).  En anglais picture a le sens de portrait (titre choisit pour la traduction française) mais aussi celui de l’image, l’image que l’on a de soi, l’image que l’on décide de montrer aux autres…

En plus d’avoir découvert un magnifique auteur, j’ai énormément apprécié lire ce livre en lecture commune avec Estelle. Nous avons vraiment échangé tout au long du week-end. Et pas toujours en rapport avec notre lecture! 🙂
Non pour être plus sérieuse, je vous recommande vivement le principe de lecture commune si vous n’en avez jamais fait. C’est super chouette de pouvoir échanger tout au long de sa lecture, d’avoir les réactions de l’autre sur ce que vous venez de lire, de pouvoir décortiquer des passages à deux. Je vous conseille d’ailleurs d’aller lire sa chronique juste ici.
-> Merci mille fois Estelle de m’avoir proposé cette lecture commune, j’espère que cela ne sera pas la dernière!

Je vous laisse avec une question qui me taraude depuis la fin de ma lecture:

Une fois son innocence perdue, devient-on moins beau? Est-ce que la beauté est liée à l’innocence?

 

12 réflexions sur “Le portrait de Dorian Gray

  1. Très belle chronique 😀
    Pour répondre à ta question, je ne sais pas si on est moins beau. Je pense surtout qu’on devient réaliste et que l’innocence n’est jamais vraiment perdue. On l’a tous en soi, c’est juste qu’elle s’exprime +- souvent selon les personnes. Quant au « beau », il y a des personnes innocentes laides, alors pourquoi pas des pas innocents beaux? :p

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    1. Oui c’est vrai que la notion de beauté est très relative! J’avais l’impression qu’Oscar Wilde suggérait que quand on perd son innocence, on perd notre pureté et ce qui nous rend beau. Et je ne suis pas sure d’être d’accord avec ceci. Certaines personnes sont belles car elles ont les marques de leur vie sur elles. Mais après cela rejoint peut être ton avis sur l’innocence que l’on conserve en chacun de nous. Mais après je comprends aussi où il veut en venir, on représente souvent la beauté et la pureté par des enfants, des jeunes filles vierges….

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  2. Ohhh tu me donnes bien envie de relire le livre! Je l’avais lu en français mais je le relirais bien en VO du coup 🙂 Et sinon je pense que oui, lorsque l’on perd son innocence, on perd la beauté de son âme mais ça dépend bien sûr de ce que l’on appelle perdre son innocence 😉

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  3. Je ne pense pas qu’on devient moins beau en perdant son innocence, on la peaufine avec les expériences de la vie ^^
    J’ai beaucoup aimé les chroniques de vos lectures communes et vous m’avez vraiment donné envie de le lire !

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